Pensées de Nalis [Pelage de givre]

Mokito avait besoin de calme. Les séances d'entraiment, la peur quasis constante de la guerre, les douleurs qui revenaient le hanté, ...
C'en était trop pour cet étalon qui en avait déjà trop vécu...
Il cherchait du calme. Et il a vu cet étalon, si paisiblement endormis près de cette rivière où la lumière recommençait à percer entre les branches des arbres. Il n'avait pas tenu et, attirer par une force invisible, il s'en était approcher en quête de compagnie et de quiétude.
C'est alors que le cheval parla :
- " Bonjour cher Inconnu "
- " Bonjour, noble Inconnu " Répondit Mokito, humble seulement depuis quelques années, en saluant légèrement de la tête.
Il esquissa un pas mais demanda tout de même :
- " Puis-je me joindre à vous ? J'espère que je ne vous dérange pas ! "

- " Merci, je serais enchanté de m'installer en face de vous " Il avait cette vielle habitude de vouvoyer les nouvelles personnes qu'il croisait, ainsi que celles qui pouvaient être plus haut dans une hiérarchie quelconque. Habitude pris afin de survivre dans un ancien monde...
Il fit ce pas en avant et s'installa en vache en face de ce grand cheval pie.
- " Me voilà bien peu aimable ! Je ne me suis pas présenté, je m'appel Mokito et je suis enchanté de vous connaître " Il lui souris, mais il y avait une blessure dans ce sourire.
Elle ne lui était pas adresser, c'était une vielle cicatrice laissé par d'innombrable lutes pas seulement physique. Partout sur son corps, on pouvait voir ce genre de blessures, qu'il cachait tant bien que mal, mais les plus visible était aussi celles qu'il s'efforçait de cacher, mais trop profonde et destructrice pour cela....
Dans chacun de ses gestes, on pouvait voir ces blessures, par exemple, lorsqu'il marchait, son antérieur gauche n'allait pas aussi loin que le droit et un creux se formait sur sa croupe... Il y en avait beaucoup d'autre ainsi, par exemple sa queue qu'il mettait si souvent en panache avant, désormais, elle semblait brisé à plusieurs endroits. Désormais, aussi, il ne l'a mettait plus en panache aussi souvent.
Lui qui était tellement fier de sa beauté et de sa fougue !
Lui qui se rendait à peine compte que tout les épreuves passées l'avait cassé.
Lui qui essayait à grande peine de retrouver sa joie d'antan....
Lui qui tentait de vivre avec les fantômes du passé...
Lui qui pleurait encore les erreurs des autres pour ne pas s'apitoyer sur lui même.
Lui qui était si egocentrique autrefois, il était désormais altruiste.
Lui qui était tant aimé et apprécié pour sa folie, aujourd'hui brisée par les mauvais traitements.

On pouvait apprecevoir un fragment de sa tragique existence le temps d'un instant, dans ce sourire et dans ses yeux.
Il espérait désormais un peu de calme. Juste un peu, lui suffisait.

- " Moi de même cher Mokito " Répondit poliment l'étalon pie.
Il se redressa avant de poser une question qui visiblement, lui brulait les lèvres.
- " Pourquoi es-tu ici ? "
Le sourire de Mokito s'effaça un peu mais ne disparu pas complètement. Il formait plutôt un rictus d'amusement et de lassitude.
°°Pourquoi es-tu là ? Hein, Moki' ? Que fais-tu là ? Après tout... Tu aurais bien pus allez autre part et laisser ce Nalis tranquille. Que fais-tu là Moki' ? Hein ? Réponds !°°
- " Je... " Commença-t-il, " Je ne sais pas trop pour tout vous dire... Si vous parlez de comment suis-je arrivé en ses terres, je serais heureux d'avoir un bon auditoire tels que le votre ! Même si je préfèrerais taire certain passage encore un peu douloureux. Mais si vous parlez de ce que je fais là maintenant, allongé avec vous, je ne peux vous répondre. Quand je vous ai vu si paisible, je n'ai pas résister à approcher, veillez m'en pardonner. "
Il avait soutenu le regard de Nalis, sa tête à la hauteur du géant. Il n'avait pas abandonné sa fierté, il se devait d'être l'égale de ses interlocuteurs, même s'ils étaient plus haut hiérarchiquement.
Bien qu'il ai toujours détesté la Hiérarchie, il l'a toujours respecter, comme quoi, c'était possible. Enfin, lorsqu'il était jeune, au matin de sa vie, il s'en fichait pas mal et avait vécu ses plus beaux moment, mais aujourd'hui, c'était différent. On lui avait ancré dans la peau cette hiérarchie, il ne pouvait plus l'ignorer, comme autrefois...

Lorsque Nalis l'invita à raconter l'histoire de sa vie, il savait que ça durerait longtemps. Mais lui expliquerait. Il l'interromprait si c'est trop long.
Moki' secoua la tête, levant les yeux au ciel, ne sachant pas trop par où commencer son récit.
- " Et bien, vous devez savoir que malgré mes quinze ans, j'en ai vécu des choses et que le récit est long, mais je vais vous la compter, enfin, jusque quand vous en aurez marre, bien entendu !" Il lui sourit, amusé.
- " Je ne commencerais pas par ma naissance, elles se ressemblent toutes ou presque. Mais j'ai vécu parmi les Autres et ils m'ont élevés. J'ai appris à les apprécier et à les porter sur mon dos ! " Il s'attendait à une réaction quelconque, comme à chaque fois qu'il annonçait que les Autres montaient sur son dos.
- " J'ai changé quelques fois de maitre avant d'être acquis par Kyo. Il est devenu mon meilleur ami ! J'ai rencontré aussi Belle... Haa, elle portait bien son nom ! Je me rappel notre première rencontre ! Si mon histoire n'était pas aussi longue, je vous raconterais bien ! Enfin, à moins que vous avez le temps et l'envie ..? " Il y avait de la tristesse dans sa voie quand il parlait de Belle et Kyo, même s'il y avait aussi de la nostalgie en y repensant...
Il interrogea Nalis du regard, voulait-il un récit long et dans les détails ou un résumé car sa vie était bien longue ?

Il rit. Les détails sont important, il n'a pas tort, mais ça le fait quand même rire. Ces détails, il aimerait parfois les oublier, certaine fois, il en vient même à se dire que la vie serait plus facile à vivre sans ses détails...
- Bien. Quand je l'ai rencontré, nous étions dans une école spéciale pour les Humains. Elle m'avait énervé, je ne sais même plus pourquoi. Nous nous sommes arrachés à nos liens et avons couru. Couru comme jamais, on sautait au dessus de tronc, de trou sur notre chemin, des gens aussi ! Nous avons dérangé du monde ! C'est sur !
Il rit doucement, un brin nostalgique.
- Puis, nous avons retrouvé mon maitre et celle de Belle, dans une clairière. La maitresse de Belle réussit à arrêter cette dernière, mais moi, c'est une autre affaire ! Vous connaissez la Corrida ? Non, je suppose, dit-il avant d'avoir la réponse.
- Enfin, nous, Kyo et moi, nous nous sommes tournés autours et je me suis pris un tronc d'arbre en essayant de le charger ! Ils nous ont ensuite ramener aux Boxes. C'est après ça que Belle et moi avons appris à nous connaître... Haaa, nous nous sommes amusés... Jusqu'à ces jours funestes.
Il fit une petite pause narrative, avant d'ajouter :
- Funeste. On dirait que ce mot a été inventé pour ces jours là...
Il inspira longuement. La suite lui était difficile à raconter... Il s'autorisa une métaphore :
- Si je peux me permettre : " Malgré toute les misères, tu as toujours été là pour tout faire à mon bonheur. Néanmoins je réalise que par mon égoïsme, je ne te causais que des ennuis... Tu n'es plus à mes cotés maintenant, pour égayer tout les instants. Dés à présent, je devrais laisser à le mer la volonté m'étant la plus chère. Ainsi est emporté mon ultime souhait accompagnés de larmes et de regrets. Pourtant même en réalisant mes fautes, il est trop tard pour me pardonner..." * Chantonne-t-il.

Il perdit sa voix sur les dernières paroles de sa chanson.
Il aurait tellement voulu faire plus de chose, tellement voulu pouvoir faire quelques choses..! Tellement voulu pouvoir changer les choses...
Il y eu un silence, laissant flotter dans l'air les quelques notes.
Mokito inspira profondément avant de reprendre, sa voix moins ferme qu'auparavant mais toujours là et forte.
Il sentait que son unique publique l'écoutait attentivement et vivait son récit avec lui.
- " Je lui ai promis un monde aux mille et une splendeurs, ma princesse n'avait-elle jamais laisser parler son coeur ? Je lui ai ouvert les yeux, aux délices et aux merveilles de ce rêve. * "
Il inspira à nouveau.
- " Mais nul n'aurait pu prédire  ce qui allait ce passer après... Ce fût terrible... "
Il frissonna. Devait-il lui raconter cette matinée d'automne ? Les images défilaient devant ses yeux. Happé par un souvenir ardent, ça gorge se serra. Ses images étaient encore tellement vrai dans son esprit... Tellement vrai qu'elles paraissaient irréelles et inventées. Mais. C'était la vérité, la réalité de ce jour au départ paisible qui devint ensuite son plus grand cauchemars.
Après un silence, frissonnant, il reprit son récit. Mais cette fois, le ton n'était plus ferme et fort, mais de plus en plus tremblant et étranglé.
- " Ce matin, il y avait un épais brouillard. Du genre où l'on ne vois pas à plus de cinq mètres.
> Au levé du soleil, à l'heure où la lumière est entre chien et loup, tout était calme. Puis, un cris, suivit d'un autre et des bruits de courses au loin...
> Dans un lycée Humain, il n'est pas rare d'y avoir des cris et des bruits de courses, mais ceux là n'était pas comme d'habitude, et puis, il était tôt. Ce n'était pas normal...
> Puis, une odeur. Aigre, suintante, lourde et qui te prend à la gorge, il eut justement la gorge un peu plus serrée à ce moment là, comme s'il sentait à nouveau cette embrun prenant. Nous nous sommes tous regarder. Tout le monde avait peur et pour cause ! Bientôt des Humains arrivèrent en courant vers nos boxes qu'ils ont ouvert en grand et vivement, achevant de paniquer certains.
> Tout le monde criait. Des compagnons d'écuries se jettaient hors de leur boxes dés que les portes s'ouvraient. Moi ? Je ne pensais à rien d'autre qu'à Belle qui était en quarantaine dans la grange à l'écart car elle était malade. Je ne pensais qu'à Kyo qui devait être aux dortoirs d'où venaient ceux qui ouvraient les portes à la volée. Je ne pensais qu'à les retrouver. Tout les deux.
> Je me risqua à sortir parmi le chaos ambiant, essayant tant bien que mal de trottiner entre les chevaux et humains paniqués, cherchant Kyo dans la brume épaisse. Mais, chaque silhouette pouvaient être la sienne et celle de personne à la fois... "
Revivant la scène et terrorisé, il fit une pose, cherchant un certain réconfort dans le regard de son auditoire restreint.
Son coeur battait à tout rompre, ses pupilles cherchaient un point d'appuis dans les yeux de son interlocuteur réduite à son diamètre minimum...